La sinistre histoire entourant les hurlements des falaises de Caplan
Dans les environs de Caplan, il ne manque pas de gens qui prétendent entendre, au milieu des hurlements d’une tempête, les appels de Marguerite, une jeune fille de race noble abandonnée avec son amant sur une île déserte, aux premiers jours de la colonie.
Passagère sur un bateau qui amenait des colons au pays, elle avait accepté l’amour d’un jeune homme obscur, malgré les remontrances de son oncle le capitaine, homme austère et intransigeant sur le point d’honneur. Celui-ci débarqua les deux coupables sur une île et continua son voyage. Désespérant d’être jamais sauvé, le jeune homme tenta de gagner la côte lointaine pour y chercher du secours; il se fit un radeau grossier de pièces de bois flottant autour de l’île et s’embarqua.
Il ne revint pas.
Marguerite, devenue folle, fut recueillie par des pêcheurs que le hasard avait amenés près de l’île, mais elle mourut sur leur bateau et fut ensevelie dans la mer. Ce sont ses cris et ses appels qui, lorsqu’il fait grand vent, troublent l’écho des falaises de Caplan.
(Extrait de J. E. Perrault, La Gaspésie : histoire, légendes, ressources, beautés, Quebec, Bureau Provincial du Tourisme, Ministere de la Voirie, 1933, p. 42-43). Autres légendes du même ouvrage disponible sur Dark Stories : Le beau danseur et Rose Latulipe, Le vaisseau fantôme de Cap d’Espoir, La Gougou, Un défi à Satan, Le braillard de la Madeleine, La jeune fille abandonnée