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- L'ÉRUPTION DE LA MONTAGNE PELÉE -

En seulement quelques minutes, la ville de St-Pierre et ses 30 000 habitants furent réduit en cendre

 



En ce mois de mai 1902, la grande affaire des Pierrotins (les habitants de Saint-Pierre à la Martinique) ce n'est pas le volcan qui surplombe leur ville, mais les prochaines élections. La montagne Pelée, que les habitants du cru appellent tout simplement “la Montagne”, ils vivent avec et depuis toujours.

Ce volcan qui culmine à 1 397 m et s'étend sur une centaine de kilomètres carrés à sa base est l'un des neufs cônes actifs de l'arc des Petites Antilles. Depuis la découverte des Antilles par Christophe Colomb, deux éruptions ont eu lieu : la première en 1792, la seconde en 1851. En 1902, Saint-Pierre est une ville prospère de 30 000 habitants. Dans les colonnes du quotidien local les Colonies, l'élection prévue pour le 11 mai vole la vedette au volcan.
Il faut dire que celui-ci fait des siennes depuis plusieurs années sans causer de dégâts et à fortiori sans tuer personne.

Dès 1889, des fumerolles sont signalées dans l'Etang Sec, le cratère de la montagne Pelée. Au début de 1900, il y a deux fumerolles à fort débit, une demi-douzaine en 1901. A partir de janvier 1902, les débits augmentent. Les villages “sous le vent” comme le Prêcheur sont fortement incommodés par l'odeur d'œufs pourris (H2S) des gaz rabattus. Des petites explosions de vapeurs semblent se produire dès la mi-mars. La première explosion phréatique sûre a lieu le 23 avril au soir. Les premières cendres tombent sur le Prêcheur. Des séismes sont ressentis.

Panaches de cendres et de vapeurs, explosions, chutes de cendres, séismes sont de plus en plus fréquents jusqu'au 2 mai. Dans la nuit suivante, des détonations extrêmement fortes sont entendues. Le panache monte à plus de 4 km d'altitude. Des blocs de rochers sont projetés à plus de 2 km du sommet. Des lueurs impressionnantes zèbrent le panache.

Ces signes avant-coureur inquiétants ne sont pas vraiment pris en compte. Le 3 mai, le gouverneur Moutet nomme une commission. Elle rend son rapport le 7 au soir concluant que l'éruption aura les mêmes conséquences que celle de 1851. “Il n'y a rien dans l'activité de la montagne Pelée qui justifie une évacuation de Saint-Pierre. Les positions relatives des cratères et des vallées s'ouvrant vers la mer autorisent de conclure que la sécurité de Saint-Pierre est pleinement assurée”. Pour donner l'exemple, le gouverneur vient s'y installer. 2 000 personnes quittent tout de même la ville mais 2 000 réfugiés venus de la campagne se substituent à eux.

Le 5 mai, signalée par une forte explosion, la masse de cendres volcaniques formant barrage sur l'échancrure de l'Etang Sec qui domine Saint-Pierre cède. Une énorme masse d'eau presque en ébullition se déverse dans la gorge de la rivière Blanche et se rue vers la côte distante de six kilomètres. Elle balaie au passage la sucrerie Guérin. Le lendemain, l'éruption semble redoubler de violence. Le tonnerre des détonations est désormais perceptible jusqu'à la Guadeloupe distante de 160 km. Le sommet de la montagne Pelée s'enveloppe d'épaisses vapeurs et sans arrêt une pluie de cendres file vers le bas recouvrant tout d'une couche grise d'une trentaine de centimètres d'épaisseur.

Dans la rade de Saint-Pierre, seul le commandant du trois-mâts italien Orsolina prend la mesure du danger et préfère appareiller. “Je ne sais rien de la montagne Pelée, annonce-t-il, mais si le Vésuve se présentait sous l'aspect que revêt votre volcan aujourd'hui, je n'hésiterais pas à quitter Naples”.

Dès le 7 au matin apparaissent des petites nuées et le soir des projections de blocs incandescents. A 145 km au sud de la Martinique, la Soufrière de Saint-Vincent entre ce jour-là en éruption faisant 2 000 victimes. Le dernier numéro des Colonies daté du 7 mai accorde une large place au volcan mais la manchette est consacrée à l'élection du 11.

Le 8 mai 1902, à 7h52 du matin les aiguilles de l'horloge de l'hôpital militaire de Saint-Pierre s'arrêtent. A cet instant précis, la montagne Pelée explose. Il y a trois ou quatre violentes détonations se succédant rapidement puis deux immenses nuages noirs chargés de matériaux volcaniques jaillissent de la montagne. Le premier monte droit dans le ciel avant de se déployer et de finir par masquer si complètement le jour qu'à Fort-de-France on ne voit plus rien à un mètre. Le second reste accroché au flanc du volcan et fond sur Saint-Pierre suivant l'échancrure en V du cratère. Par la suite, la vitesse du souffle précédant la nuée qui détruira Saint-Pierre est estimée à 130 - 150 mètres par seconde soit 500 km à l'heure, la température de l'écoulement étant supérieure à 500°C. Les observations faites sur les cadavres font penser que leur mort est probablement due à l'onde de choc de ce souffle incroyable.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire 30 000 personnes sont anéanties. On ne retrouvera que deux survivants. Dans la rade seize bateaux chavirent et prennent feu. La Montagne Pelée connaîtra une autre éruption moins catastrophique en 1929 - 1932. Depuis, le volcan sommeille mais les volcanologues sont persuadés qu'un jour ou l'autre, il se réveillera à nouveau.


Sauvés par le cachot et par une table

Le bilan de l'éruption du 8 mai 1902 n'a jamais été officiellement arrêté. On estime à environ 28 000 le nombre de morts. La catastrophe n'a laissé que deux survivants. Le premier, Louis Cyparis, a acquis une telle notoriété qu'il a complètement laissé dans l'ombre le second, Léon Compère. Dans l'ouvrage de fond qu'il a consacré à l'éruption, Alfred Lacroix rapporte le récit des deux rescapés qu'il a pu rencontrer au lendemain de la tragédie.

Louis Cyparis, dit Sanson, est un travailleur du Précheur, tantôt marin, tantôt cultivateur. Un jour, il se prend de querelle avec l'un de ses camarades qu'il blesse d'un coup de coutelas. Arrêté, on le condamne pour un mois à la geôle. Il a presque fini son temps lorsqu'on le conduit en ville pour quelques corvées à remplir. Il apprend qu'il y a une fête au Prêcheur. Il s'échappe, mais le lendemain vient se constituer prisonnier. Il écope de huit jours de cachot supplémentaire. C'est alors que l'éruption du 8 mai s'abat sur Saint-Pierre. “Il était 8h, raconte Louis Cyparis. On n'était pas encore venus m'apporter la ration du jour quand tout à coup un bruit formidable se fit entendre. Tout le monde criait au secours, je brûle, je meurs. Au bout de cinq minutes personne ne criait plus, excepté moi, lorsqu'une fumée se précipita avec violence par la petite fenêtre de ma porte. Cette fumée brûlait tellement que pendant un quart d'heure, je sautais à droite, à gauche, en l'air, tout partout pour l'éviter. Après un quart d'heure, c'était un silence affreux. J'écoutais, criant de venir me sauver. Personne ne répondait. Alors tout Saint-Pierre doit être écrasé sous le tremblement de terre, dans du feu“.
Le malheureux va passer quatre jours et trois nuits dans son cachot, sans manger et n'ayant pour boire que l'eau de pluie qui suinte à travers le grillage. Le dimanche 11 mai dans l'après-midi, trois hommes de Morne Rouge passent dans ces parages. Ils entendent les plaintes de Cyparis. Ils arrivent à le délivrer. Le prisonnier porte des brûlures sur tout le corps. Ses habits ne présentent pas de traces de combustion.

”On a prétendu que Cyparis n'était qu'un pillard brûlé postérieurement au 8 mai en fouillant les maisons incendiées, rapporte Alfred Lacroix. “M. Lacourné, président de la cour d'appel de Martinique, m'a donné l'assurance que Cyparis était bien réellement en prison le 7 mai. D'autre part, la prison se trouvait dans le quartier du centre, tout près et au nord du théâtre et adossé au morne Abel. Elle a été détruite le 8 mai, mais le cachot est resté et est encore debout. Cette construction en pierres voûtées se dressait dans une cour, au niveau du sol. Elle ne possédait qu'une seule porte en bois massif, surmontée par une petite fenêtre grillagée et dirigée vers le sud, c'est-à-dire du côté opposé au volcan. Il n'y a rien d'invraisemblable à ce qu'un homme enfermé dans ce petit réduit ait pu survivre car il n'a pas reçu le choc direct de la nuée, la cendre et la vapeur brûlante n'ont pu pénétrer jusqu'à lui que par petites quantités à la fois et sans force mécanique“. Rétabli, gracié, Louis Cyparis devient une des attractions du cirque Barnum. Présenté comme ”le prisonnier de Saint-Pierre“, il raconte son histoire et exhibe ses cicatrices. Il meurt en 1929.

Léon Compère, lui, est cordonnier. Il habite au pied du morne Abel. Sa maison n'a pas de vue directe sur le volcan, protégée qu'elle est par un repli du morne. Le 8 mai à 8h du matin, Compère est devant sa porte regardant la rade lorsque brusquement il ressent un vent violent venant du nord. Les arbres du jardin sont déracinés. Compère n'a que le temps de rentrer chez lui. Il s'aperçoit alors qu'il est brûlé aux mains, au visage et à la jambe gauche. L'obscurité se fait. Une grande quantité de cendres pénètre dans sa chambre et leur chute sur le toit en tôle fait un grand bruit. Compère, terrifié, se réfugie sous une table. Au bout de vingt minutes, l'obscurité cesse et Compère passe dans la chambre voisine puis passe dans la cour avant de se réfugier à nouveau dans sa chambre jusqu'au moment où la maison commence à flamber. Il se sauve alors par le boulevard. Compère se réfugie à Fond Saint-Denis d'où il est transporté à l'hôpital de Fort-de-France.

Cette terrible catastrophe laissa des cicatrices encore visibles de nos jours et plusieurs des ruines de l'île sont devenues des attractions touristiques.


Extrait d'un article de journal - Source du texte introuvable.

Textes ajoutés par Sehrus
Dernière modification: Mercredi 19 Avril 2006


 



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