La mer de Barents, dans l'océan Arctique, est une des régions les plus dangereuses où s'aventurer. Non seulement à cause des glaciers ou des icebergs, mais aussi du froid si intense qui rend le travaille sur le pont très pénible. L'air glacé gène la vue des vigiles et celui qui se risquerait à mettre sa main au bastingage sans y être ganté y laisserait la paume de sa main. La mer fut nommée ainsi en hommage au navigateur hollandais Willem Barents, qui la défia, il y a un peu plus de 400 ans.
L'histoire de Barents débuta en 1596, après avoir été chargé par de riches marchands hollandais de découvrir le légendaire passage vers les Indes. Il quitta donc la Hollande avec deux bateaux, l'autre étant commandé par le capitaine Jan Rijp. Tout alla relativement bien jusqu'au moment où, après avoir longé les côtes du Spitzberg, ils se retrouvèrent devant une énorme banquise qui obstrua leur route vers le nord. Le capitaine Barents ordonna donc de la contourner vers l'Est, comme il l'avait déjà fait quelques années auparavant. Le capitaine Rijp cependant refusa de le suivre, déclarant que la route était trop dangereuse et qu'il préférait emprunter une route plus sécuritaire, passant par le sud.
Quelques jours plus tard, les hommes de Barents comprirent que leur capitaine avait eu tord lorsqu'ils virent les banquises se refermés sur eux, les faisant ainsi prisonniers des glaces.
Ils se mirent rapidement au travail en espérant survivre à ce terrible froid arctique. Première des choses, ils avaient besoin d'un abris. Ils construisirent donc une grande cabane avec le bois provenant du bateau et chassèrent le renard pour se trouver un peu de nourriture. Ils faisaient fondre de la neige pour récupérer de l'eau douce. Malgré tout, le climat était terrible et la cabane presque impossible a gardée chaude. Même lorsqu'ils étaient tous blottis les uns contre les autres, leur dos restait couvert de givre. Ils placèrent même des pierres chauffées sous leurs lits pour avoir un peu de chaleur.
Le moral du capitaine et son équipage tomba très bas. La privation, le manque de nourriture et le froid tuèrent deux de ses hommes. Lui même était dans un piètre état lorsque le printemps revint.
Après quelques mois lorsque la température devint plus clémente, tous savaient qu'il était temps de rentrer, ou du moins, d'essayer de rentrer. En effet, le bateau était complètement prit dans la banquise et les seules ressources utilisables étaient 2 petits bateaux de sauvetage. Après cette rude période de temps, Barents se sentait affaibli et mourrant. Il prit donc le temps d'écrire trois lettres en espérant que le monde connaîtrait son histoire si jamais il perdait la vie en tentant de quitter la banquise. Il plaça une lettre dans chacun des bateaux et en laissa une sur la cheminée de la cabane.
Ils quittèrent donc la banquise et tentèrent de la contournée. Cependant, peu après leur départ, une grosse tempête s'éleva et passa bien proche d'envoyer les deux embarcations par le fond. Ils réussirent à hisser les chaloupes sur la banquise et s'en servirent comme abris. C'est malheureusement là que le capitaine Barents, le seul homme connaissant bien le chemin pour retourner au pays, mourut.
Ses hommes devirent donc continuer leur voyage sans leur commandant. Ils reprirent leur chemin lorsque la tempête s'apaisa, laissant le corps de leur capitaine sur la banquise, et luttèrent contre le vent et le froid. Souvent, ils durent transporter leurs embarcations et parcourir de grandes distances sur les banquises. Une fois, la glace se brisa sous le poids des hommes et d'une des embarcations et cette dernière. Ils perdirent presque toute leur nourriture. Ensuite vint de longues semaines en mer, menacées par le scorbut et tourmentées par la faim.
Heureusement, les hommes aperçurent des pêcheurs russes auxquels ils achetèrent de la nourriture avant de reprendre la mer.
Finalement, ils rejoignirent, presque par miracle, un refuge du nom de Kola où se trouvait justement le capitaine Rijp, le prudent marin qui avait préféré ne pas s'aventurer dans la mer de Barents. Au cour du voyage de retour, les marins parcoururent 2500 Km sur l'océan Arctique et tous, sauf le capitaine, survécurent au voyage du retour.
C'est en 1871 que des pêcheurs de baleine norvégiens trouvèrent la cabane que Barents et ses hommes avaient construit pour survivre au difficile hiver. Ils trouvèrent également la lettre, l'épitaphe, que ce dernier avait écrit avant d'essayer de quitter son île de glace.
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Extrait: Stranges stories, amazing facts ( Sélection du Reader's Digest ) 1979 p. 238 - 239
Textes ajoutés par Sehrus
Dernière modification: Samedi 25 Mars 2006
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