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- LA LÉGENDE DU PÈRE BUTEUX -

- L'étrange histoire entourant le trou du diable et les chutes de Shawinigan -

Cette histoire nous provient de la ville de Shawinigan, au cœur de la belle et sombre Mauricie. L’appellation « trou du diable », nom donné à cette large et profonde cuvette rocheuse située aux pieds des chute de Shawinigan, démonise cet endroit de légende. En Mauricie, le diable était chez lui, comme l’atteste le cycle de légendes des forges du St-Maurice et de la Chasse-Galerie.

 

La légende du père Buteux et du Trou du diable de Shawinigan

« À la découverte de la Nouvelle-France, l’on pensait avoir trouvé un continent vierge, un paradis terrestre, un endroit où le Malin n’avait pas encore oeuvré. Rapidement, l’on fit la rencontre d’indigènes qui, depuis fort longtemps, arpentaient le territoire. Et l’on réalisa aussi vite qu’ils n’adoraient pas les mêmes figures que celles représentées dans notre sainte Église. Tout de suite, on pensa à ce cher personnage rouge, à la queue fourchue, cornes au front, et à la possibilité qu’il s’installa ici pour y régner en maître. Dès lors, des hordes de Robes Noires foulèrent le sol de la Nouvelle-France, décidées et acharnées, munies d’une imagination et d’une persévérance sans bornes, agissant en un seul et unique but : remettre les enfants de cette terre sur le chemin de Dieu.

Le pauvre Diable, de son côté, qui n’avait su, jusqu’à ce jour, que faire sur ce continent ignorant le bien et de mal, ne s’était attardé de ces mauvaises farces et avait plutôt laissé ces braves gens tranquilles.

Ici, il avait plutôt cherché refuge, profitant de cet endroit où il pouvait prendre des vacances, se disant que l’être le plus pourchassé de ce monde méritait un endroit si idéal. Et c’est ainsi que le Diable avait trouvé demeure dans une caverne sans fond, au pied d’une chute, abrité qu’il fut dès lors par un immense et éternel remous. En cet endroit, il avait trouvé tant la tranquillité, la détente, que l’occasion de s’enivrer et de festoyer sans être dérangé.

Parfois même, il se permettait le loisir de tourmenter quelques pauvres âmes égarées qui avaient eu la malchance de tomber dans la chute. Le seul inconvénient à cet enfer paradisiaque était pour lui l’approvisionnement en bonne chair et en boisson. Lui qui aimait tant la bonne cervoise devait, chaque fois qu’il allait taquiner les Européens, se ramener quelques chopines. Mais le Diable est rusé et parfois chanceux. C’est ainsi qu’il avait vite pris connaissance de la présence des Robes Noires en son Eden privé.

Le père Buteux
La mort du père Buteux

Comble de chance, en l’an de grâce 1634, le Père Jacques Buteux, de la compagnie des Jésuites, accoste à Québec en tant que premier évangéliste missionnaire et est envoyé à Trois-Rivières. Jacques Buteux voyage beaucoup et apprend à connaître les diverses tribus indiennes ainsi que leurs mœurs et coutumes. Malgré une allure frêle et délicate, il est animé d’une foi en Dieu et d’un désir de la partager qui le pousse bientôt plus loin dans les terres, au moment même où le Diable eut cette réflexion : « Subir une fois de plus l’assaut de mes persécuteurs en mon refuge, autant même en tirer profit ».

Le 4 avril 1652, Jacques Buteux part pour la Mattawin. C’est à son retour vers Trois-Rivières, le 10 mai suivant, qu’il remonte la St-Maurice, accompagné de Montagnais afin de se rendre à un endroit que les autochtones appelaient Achawenekane, Ochawenegane ou encore Assawenegane, C’est à ce même endroit qu’ils furent tous pris en chasse par une bande d’Iroquois, puis interceptés. Les Montagnais furent tués sur le champ. Quant au pauvre Buteux, qui avait été atteint au bras droit et à la poitrine, il fut torturé et massacré, les tomahawks avec lesquels on le frappa complétant le sacrifice. Les Iroquois traînèrent sa dépouille en un endroit qu’ils considéraient damné, qu’ils savaient aussi habité par de mauvais esprits. Cet endroit, ils le nommaient « le trou des mauvais manitous ». Plus tard, l’endroit prit le nom de « trou du diable ». On raconte qu’il avait la caractéristique d’emprisonner à jamais ce qui y tombait. Les Iroquois y jetèrent la dépouille du Père Buteux. Le Diable y accueillit la pauvre âme avec un sourire, enchanté de ce qui venait de se produire et tout autant satisfait... »

Source: Micro-brasserie Le trou du diable, Shawinigan

 

Le Trou du Diable

Au Parc de l'Île Melville, à Shawinigan, l’arrivée du printemps offre un spectacle saisissant. L’important débit d’eau provenant de la fonte des neiges et les nombreux escarpements rocheux donnent aux chutes de Shawinigan une force impressionnante.

Le trou du diable de ShawiniganLes chutes et le trou du diable
Les remous du trou du diableDe menaçant remous

Au bas des chutes se trouve une large et profonde cuvette rocheuse, dans lequel s’engouffre cette importante masse d’eau, créant avec violence de menaçant remous. Le spectacle ne laisse personne indifférent, il est facile de comprendre pourquoi l’endroit fut nommé le trou du diable. Ce dernier est maintenant entouré de plusieurs récits relatant les noyades qui y sont associés et ce avec raison. De 1997 à 2002, trois jeunes de l'école secondaire Val-Mauricie y ont perdu la vie. De nombreuses noyades sont aussi survenues aux environs du trou du diable, tout ce secteur du parc est en effet très dangereux, particulièrement en début de saison. Pour ajouter un peu au mystère à l'endroit, les rochers de la falaise surplombant le trou du diable forment un visage amérindien au traits sévères, qui semble surveiller l’endroit.

La Mauricie compte d’ailleurs un autre trou du diable. Un peu plus au nord, une profonde fosse du lac Mékinac a aussi été nommée ainsi par les draveurs (travailleurs chargés d’acheminer le bois flottant sur les lacs et cours d’eau) à cause des nombreuses pertes humaines survenues à cet endroits.

Ces lieux inspirant la peur et représentant un danger évident pour tous, les gens des environs leurs attribuaient des noms emblématiques de la menace qu’ils représentent.

 

L'histoire derrière la légende

Le père Jacques Buteux fut un des importants explorateurs de la Mauricie et du centre du Québec, le premier "homme blanc" à remonter le St-Maurice et à pénétrer profondément à l'intérieur de ces terres sauvages pour rencontrer et faire connaître la parole de Dieu aux amérindiens des environs

Le visage de l'indien
Le visage de l'indien

. Au moment de sa mort, il en était à son deuxième voyage au cœur de la Mauricie et tentait de retourner aux villages amérindiens qu’il avait découverts lors de sa précédente expédition. Il avait baptisé certains sauvages à cet endroit et désirait y retourner afin de convertir le grand nombre d’autochtones possible. Les nouvelles étaient mauvaises, la rumeur disait que les villages à cet endroit avaient été attaqués par les Iroquois et les familles massacrées.

Les circonstances entourant sa mort sont encore bien mal connues, mais les historiens sont généralement d'accord qu'il n'a pas été assassiné à la hauteur des chutes de Shawinigan.

Selon les dires d’un amérindien qui l’accompagnait et qui survécut de justesse à l’attaque iroquoise, le père Buteux était en compagnie de seulement deux compagnons au moment de son assassinat. Le groupe d’environ 60 personnes qui formait la deuxième expédition du religieux avait dû se séparer après environ 1 mois de voyage parce que la nourriture se faisait rare. Il était en effet beaucoup plus facile de trouver de la nourriture individuellement qu’en groupe. Le missionnaire lui, aurait décidé de continuer sa progression sur le St-Maurice, afin d’arriver le plus rapidement possible à destination et ce même si la rivière était difficilement navigable à cette période de l’année. Il aurait gardé comme coéquipier un soldat français et un amérindien connaissant mal la région.

Selon certaines sources, c'est l'historien Benjamin Sulte (1841 - 1923) qui aurait fait une grave erreur en localisant la mort du Père Buteux au abord de la chute Shawinigan. Le départ du voyage étant le 4 avril et sa mort 36 jours plus tard, il est plus que probable que le groupe ait été beaucoup plus proche des sources du St-Maurice. Le trajet Trois-Rivières - Shawinigan se faisant en une journée, parfois moins, il est impossible que le père Buteux ait été à cet endroit 36 jours plus tard. Nous savons également que ce dernier n'a jamais atteint sa destination, trois lacs de la Haute-Mauricie, voyage qui lui avait pris "un gros mois" de voyage lors de sa première excursion, 1 an plus tôt.

Selon Monseigneur Napoléon Caron (1846 - 1932), qui étudia l'histoire du père Buteux et écrit même un livre nommé "Deux voyages sur le St-Maurice", le père Buteux aurait atteint les rapides actuellement exploité par le barrage Beaumont: « Il faisait la son troisième portage lorsqu'il fût assassiné par les Iroquois. ». Les archives nous expliquent également que le père Buteux et sa troupe auraient été excorté par des soldats jusqu'aux chutes de la Shawinigan, réduisant davantage les risques d'une attaque Iroquoise à cet endroit.

 

La centrale Beaumont
Les rapides de Beaumont, maintenant devenu la Centrale Beaumont


Cette belle légende, bien connue à Shawinigan, serait donc basé sur une mauvaise interprétation des documents entourant les voyages du père Jacques Buteux. Cependant, si vous passez dans les environs de Shawinigan, n'hésitez pas à arrêter au parc Melville pour visiter cet endroit, les toujours impressionnantes chutes de Shawinigan ne laissent personne indifférent.

 

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Sources:

Micro-brasserie Le trou du diable, Shawinigan
Des Attikamègues aux Têtes-de-Boule, Dawson, Nelson-Martin, Septentrion, 2003


Textes ajoutés par Sehrus
Dernière modification: Dimanche 20 juillet 2008

 

 
 
 

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